La première émission en intégralité (52')

lundi 9 février 2009

Description de la semaine


Romann FEOKIO & Thierry GEORGES


Atterrissage mardi 27 janvier à 18h20 à Monastir...
Un parcours d'une semaine sur les pas de Saint Augustin. Voyage de Tunis à Hammamet, quelques kilomètres au sud, avant de filer sur Tabarka, au nord-ouest du pays, sur la côte méditarrannéenne , zone touristique peu fréquentée. Piquer vers le sud enfin, de 80kms , en longeant la frontière algérienne...
Laissons nous guider sur l'un des pèlerinages proposés par ASTARTE, travel tour de Tunis.
Nos impressions au jour le jour vous seront livrées au gré des rencontres, d'un jet alerte quotidien; diffusion soit tard le soir, soit pendant les matinales de Radio Jerico Metz!
Naturellement, le tout agrémenté de photos(splendides forcément!)...
Rendez vous, inch allah, mercredi 28 pour un premier billet "with the feelin'!"...



Un très grand merci à Dominique MARTINET et à Transavia.com pour ce séjour unique.

jour 1

Mardi 27 janvier, décollage d 'Orly sud à 16h, direction, Monastir. 1800 kms, 2h10 de vol sur Transavia.com. Vol tranquille, sortie de l 'avion, alors qu'il fait déjà nuit, une dizaine de degrés...appréciable en janvier.




Premier contact avec Dominique Martinet, designer de voyages pour Club Astarté. Objectif: partir sur les pas de Saint Augustin, le long de la frontière algérienne. Sans oublier Tunis et Carthage. La Tunisie est un pays très touristique que beaucoup de français connaissent mais nous nous apprêtons a prendre un itinéraire beaucoup moins conventionnel.

jour 2

Mercredi 28 janvier.


Hop! départ 8h, direction Tunis. nous avons rendez vous à 11h 15 avec le conservateur en chef du musée du Bardo, le musée le plus important de Tunisie, voire d'Afrique du Nord, qui abrite la collection la plus importante au monde de mosaïques de l'empire romain provenant de toute la Tunisie.


Taher Ghalia est en plus l'un des spécialistes de St Augustin en Tunisie. L'interview en boîte, nous prenons la route de l'Ouest.

Mais c'est l'heure du déjeuner, nous avons une petite faim et nous arrêtons au bord de la route dans une boucherie-barbecue. Les côtes d'agneau sont délicieuses, les merguez exceptionnelles. Le tout accompagné de mechouia, mélange de légumes émincés à l'huile d'olive.
Petit point météo...Le temps est relativement beau mais il fait un petit peu plus frais que prévu...en plus le vent du nord...particulièrement fort et frais ne nous fait pas regretter d'avoir pris quelques vêtements chauds. Le maillot de bain que nous n'avons pas oublié risque fort de faire le vol retour aussi sec qu'à l'aller. Pourtant il peut y avoir des mois de janvier beaucoup plus cléments.


2 heures de route et nous voici à Thugga (Dougga), antique cité romaine qui se dresse à flanc de colline (600 mètres), elle est considérée à juste titre comme l'un des plus beaux sites romains d'Afrique inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1997. C'est également une étape sur le chemin de St augustin.

Mohammed nous guidera au pas de charge à travers les monuments et sites de Dougga, particulièrement bien préservés, du théâtre, aux thermes et Capitole en passant par le lupanar.





Si en plein été il est conseillé de faire la visite tôt le matin ou en fin d'après midi, nous avons plutôt à lutter contre les raffales d'un vent beaucoup trop frais à notre goût.

17H30, fin de la visite, Dominique nous conduit vers l'hotel Thugga où nous apprécions au bar le feu qui crépite dans la cheminée.
Ce soir au menu, en principe, sanglier, la spécialité de la région.

jour 3


Jeudi 29 janvier

Pas mauvais le sanglier hier soir, tout comme les bricks à l'oeuf. Seule nuisance, un groupe de jeunes chasseurs français particulièrement bruyants tard dans la nuit et tôt le matin. Toute une éducation à refaire. 9h du matin, le ciel se couvre de plus en plus, la pluie en continu. Nous nous dirigeons aujourd'hui vers Le Kef, une cinquantaine de kilomètres au sud ouest, toujours sur les pas de St Augustin. Premier stop avant de quitter Dougga, une huilerie.

Nous rencontrons le patron, Mohamed Ben Sehaier qui a passé 30 ans en France, rentré en Tunisie avec son épouse française. Il a gardé une pointe d'accent méridional en souvenir de sa vie à Cannoise. Il possède aujourd'hui une huilerie et une boulangerie. Le mariage est parfait. Nous dégustons une huile d'olive pressée la veille avec un excellent tabouna, le pain traditionnel encore tout chaud. A 9 h 30 du matin, cela aiguise déjà l'appétit...


Direction Le Kef à présent, nous avons rendez vous avec Mohamed Tlili, passionné par l'histoire du royaume numide au point d'en soutenir une thèse à Paris. Au menu du déjeuner au restaurant Bou Maklouf. La soupe spécialité du Kef, l'ablabi, mélange de bouillon, pois chiches, oeuf mollet, harissa et petits morceaux de pain. Plutôt bon...photos avant...

et après mélange.

Une promenade digestive s'impose, ça tombe bien, Mohamed va nous faire découvrir Le Kef et son histoire.

Du haut de la casbah, l'impressionnante citadelle à près de 800m d'altitude, malgré un ciel plutôt couvert, nous apercevons les premières montagnes algériennes toutes proches. A nos pieds la ville moderne et ancienne du Kef avec sa médina aux ruelles pavées. Sans aucun doute l'un des joyaux méconnus de Tunisie. Nous découvrons également le cimetière catholique, lié au temps du protectorat. Mohamed nous fait aussi découvrir Sidi Mansour...son canyon et ses cavernes.




On se croirait dans un western.



Nous sommes frappés par la sympathie des "keffois" . C'est parait il la ville où l'on a le plus d'humour en Tunisie. Nous sommes totalement séduits mais il est déjà temps de quitter Mohamed pour retrouver "les soeurs du Kef", Josette et Françoise, "soeurs blanches", l'une est bretonne l'autre québecquoise.

Deux religieuses catholiques en Tunisie cela peut surprendre. Elles sont arrivées comme infirmières dans ce Kef qu'elles souhaitent ne jamais quitter. Après l'interview Soeur Josette nous propose un verre de rosé tunisien. Nous acceptons sans trop nous faire prier...
Voilà une journée bien remplie et grâce à Dominique, notre designer de voyages sur les pas de St Augustin, des rencontres réjouissantes. Il faudra recharger les batteries des magnétos ce soir, eux au moins ont chauffé aujourd'hui...

jour 4


vendredi 30 janvier

Visiblement nous aurons beau temps aujourd'hui. Le Kef- Tabarka c'est l'étape du jour. Remontée plein nord en longeant la frontière algérienne, avec quelques arrêts des plus alléchants.
Le ciel est bleu et nous cherchons des sources chaudes à la sortie du Kef sur les bords d'un oued. Peut-être allons nous enfin ne pas regretter d'avoir emporté les maillots de bain....fausse joie, le site est fermé en hiver mais la beauté du paysage méritait le petit détour.


Imaginez un hammam de l'époque romaine particulièrement bien conservé sur les bords d'une rivière. On passerait bien la semaine dans la petite maison en pierre à côté des vestiges.





Mais nous devons rouler vers Chemtou, célèbre dans l'empire romain pour son marbre rose. Dans le joli musée jouxtant le site nous sommes impressionnés par les stèles funéraires romaines très informatives quant à la vie du défunt.



Prochaine étape, après le déjeuner, Bulla Regia, situé à proximité de Jendouba où nous devons déjeuner. Depuis notre arrivée, Dominique nous vante le Bagdad café...qui malheureusement est fermé le vendredi jour de prière peut-être parce qu'on y sert du vin. Heureusement pour notre estomac le Stanbul nous servira des Mlawi: d'excellentes galettes roulées au poulet avec crudités et harissa, tout cela accompagné de très bonnes frites. Si nous ne voulons pas arriver trop tard à Tabarka il est temps de découvrir Bulla Regia.





Autre site majeur de la Tunisie du Nord, bien que pourtant moins visité que Dourra où nous étions avant hier. Cette ville numide est devenue très prospère dans l'empire romain.



Nous débutons la visite avec Romann et Dominique avant qu' Amel, guide officielle du site nous rejoigne. Cette jeune femme, diplômée en géographie est passionnée par l'histoire et les trésors de Bulla Regia. A ne pas manquer sur ce site les villas avec une particularité unique dans l'empire romain : leur sous sol. En raison des températures élevées pendant l'été, les riches familles romaines déménageaient....au sous sol.




Un étage inférieur à 6 mètres sous terre aussi riche en mosaïques et fresques que le rez de chaussée. Si les ruines en surface ne sont pas exceptionnelles, la vie souterraine de Bulla Regia est unique et justifie le voyage.



Enthousiasmés par le site et la visite orchestrée par Amel, nous quittons le site et prenons la route de Tabarka. Surprise au fil du trajet, un village aux toits de tuile, souvenir du protectorat, créé pour accueillir ceux qui construisaient le barrage de Beni n'Tir tout près de là.



Nous passons le col des Vents à 850 mètres d'altitude et piquons vers Tabarka. La station balnéaire la plus proche de l'Algérie. D'ailleurs pendant la descente nous avons aperçu au loin le lac Tonga et les lumières du premier village algérien....l'envie de passer la frontière mais...nous n'avons pas de visa.
Surprise en découvrant l'hôtel des Mimosas qui rappelle un hôtel particulier d'architecture française...Dominique nous a logés dans un établissement de charme du début du XXème siècle. Demain quand il fera jour, nous aurons depuis le balcon une vue imprenable sur la piscine de l'hôtel, sur la ville de Tabarka et sur la Méditerranée. Isn't it beautiful?


Ce soir on mange du poisson...







jour 5...

5ème jour

samedi 31 janvier

A 7H15 Romann ouvre les volets de la chambre vue sur mer de l'hôtel Les Mimosas...Ciel bleu...il fait très beau ce matin à Tabarka...un petit peu frais peut-être mais la journée est des plus prometteuses.


Un premier rendez vous avec Hadji le directeur de l'hôtel.
Conversation au bord de la piscine de cet établissement de charme, ex palais du gouverneur au temps du protectorat.



Nous parlons des invités prestigieux qui ont marqué la vie de l'hôtel pendant le festival de jazz...Myriam Makeba était ici, Leo Ferré aussi.



Hadji nous apprend qu'on y sèche un jambon de marcassin...un peu salé certes mais très surprenant dans un pays musulman.


Avec Dominique, nous partons à pied à la découverte de Tabarka, sa plage, son port de plaisance, son espace pétanque.


La police nous demande plusieurs fois ce que nous faisons là, si nous sommes journalistes. Nous savons bien que la Tunisie n'est pas le pays champion du monde en matière de liberté d'expression, nous le savions en venant enregistrer des émissions dans ce pays. Les policiers semblent pourtant se satisfaire de nos réponses laconiques. Il est vrai que nous ne filmons pas, les sujets sonores effraient moins...surtout si nous sommes là pour enregistrer des extraits des confessions de St Augustin sur la plage.


Fin de matinée, menu Maigret en terrasse, sandwich au jambon de marcassin, excellent pain tout frais tout chaud plus une bière et 3 heures de route pour rejoindre La Marsa, cité balnéaire au nord de Tunis.


La route est belle, les paysages de collines et vallées vertes se succèdent. Ce n'est définitivement pas l'image d'une Tunisie aux portes du désert.

La Tour Blanche c'est notre hôtel bord de mer à La Marsa. Pas le charme des Mimosas...à conseiller vivement si vous souhaitez séjourner dans le nord du pays, mais le bruit des vagues juste sous la chambre pendant la rédaction du blog est des plus agréable.


C'est presque notre dernier dîner, Dominique a réservé chez Angelina, Stéphane en est le chef français. Au menu, terrine de sanglier et au choix par exemple steak de thon. Une bonne table, l'établissement affiche complet. La jeunesse branchée et aisée s'y retrouve pour dîner. Romann observe les voitures...Mercedes, Audi, Hummer, Bentley, Porsche...Il n'y a pas que des vieilles 404 millésimées sixties en Tunise.

Demain pour notre dernier jour, petit tour à Carthage tout proche et ensuite ce sera en fonction de la météo, inch' allah, quoi qu'il en soit c'est aujourd'hui pour la première fois depuis notre arrivée que nous avons pu déambuler en tee-shirt. Le nord tunisien même en janvier sait être doux....